L’économie indienne a enregistré une hausse sans précédent de 20 % au deuxième trimestre de l’année, selon les données officielles publiées par le pays gouverné par le Premier ministre Narendra Modi.
Cette croissance a été tirée par les secteurs de l’industrie manufacturière et de la construction, marquant la reprise après les conséquences de la quarantaine obligatoire de Covid-19.
Il s’agit de la plus forte croissance enregistrée depuis que ce pays a commencé à publier ses chiffres économiques il y a 25 ans, et plus que ce que les experts avaient prévu après une importante récession de près de 25 % au cours du deuxième trimestre de 2020, période à laquelle un grand nombre d’industries ont été désactivées.
Les exportations ont augmenté de près de 40 % par rapport à la même période de l’année dernière, ce qui est essentiel car elles contribuent à 24 % du PIB ce trimestre, ce qui montre qu’il existe désormais une énorme demande pour les produits indiens.
L’Inde se redresse
Upasna Bhardwaj, économiste chez Kotak Mahindra Bank, qui est basée à Mumbai, a déclaré à l’agence de presse AFP que l’activité économique se redresse depuis deux mois avec une forte dynamique positive.
Il a ajouté que s’ils continuent à augmenter le nombre de vaccinés, cette dynamique devrait encore s’accentuer, mais qu’ils restent prudents compte tenu de l’évolution des cas de la nouvelle variante delta du covid-19.
Cependant, par rapport aux trois premiers mois de 2021, la troisième plus grande économie d’Asie a reculé de 17 %, selon les estimations de l’Agence France-Presse, ce qui laisse entrevoir les conséquences négatives de l’énorme croissance des cas et des décès dus au coronavirus en avril et mai.
La classe moyenne indienne : la cible
On estime que la classe moyenne mondiale comptera 5 milliards de personnes d’ici 2030, soit bien plus que les 3 milliards actuels.
Les possibilités de consommation de ces 5 milliards de personnes généreront un tiers du PIB mondial.
La quasi-totalité de la croissance aura lieu sur le continent asiatique, où la Chine et l’Inde représenteront 67 % de la population de la classe moyenne mondiale et 58 % de sa consommation.
Si cette classe sociale est en pleine expansion en Asie, ce n’est pas le cas dans les pays européens. En Europe, on observe un vieillissement de la population ainsi que des troubles économiques et une croissance importante du chômage.
D’ici dix ans, l’Inde représentera le plus grand marché de classe moyenne au niveau mondial, devant la Chine et les États-Unis.
On estime que le PIB de l’Inde augmentera d’environ 390 %, ce qui la place au deuxième rang derrière l’Égypte.
4 millions de personnes de la classe moyenne par mois
L’Inde ajoute à sa classe moyenne un total de 4 millions de personnes par mois. Le fait que le pouvoir d’achat de cet univers augmente se traduit par un accès plus facile au type de style de vie voulu que cette classe représente dans la société du géant asiatique.
On s’attend à ce que les entreprises qui vendent à la classe moyenne indienne améliorent leurs chiffres de façon exponentielle, car 65 % du PIB de ce pays asiatique provient de la consommation intérieure.
L’achat d’appareils ménagers est un paramètre fondamental concernant la mobilité ascendante de cette classe sociale. L’urbanisation rapide et la croissance des revenus stimulent la demande de réfrigérateurs, de téléviseurs, de micro-ondes, de téléphones portables et de ventilateurs de plafond. Les chiffres de croissance estimés en Inde, en tenant compte des marchés émergents, sont parmi les plus élevés, donnant lieu à une énorme opportunité pour les usines.
À partir du second semestre 2020, de nombreux fabricants d’appareils électroménagers dans le pays asiatique fonctionnent à pleine capacité de production et même les points de vente d’électronique sont continuellement en rupture de stock de machines à laver et de réfrigérateurs.
Impact de la Covid-19
Le Premier ministre Modi, comprenant la densité de population indienne extrêmement élevée et l’insuffisance des installations sanitaires, a ordonné en 2020 la fermeture complète de l’État en quatre mois, de mars à juin. En conséquence, l’économie indienne s’est contractée de 24 % au deuxième trimestre de l’année dernière.
Puis l’optimisme et la consommation sont revenus. Les ventes d’appareils électroménagers, de motocyclettes et de bicyclettes, de voitures et de prêts hypothécaires, qui sont les secteurs de consommation, ont repris.
L’une des principales conclusions du dernier rapport Global Wealth 2020 de Credit-Suisse, publié le mois dernier, indique que seules la Chine et l’Inde ont enregistré des gains de pouvoir d’achat des ménages au cours du premier semestre de l’année dernière. En particulier, la richesse des ménages indiens a augmenté de 1,7 %.